Bien que l’approche générale en matière d’insonorisation soit la même pour la plupart des bâtiments, les mesures et les solutions utilisées doivent être soigneusement choisies en fonction de la structure. Les techniques d’insonorisation et le contrôle du bruit doivent généralement être appliqués dès la conception même d’un bâtiment. Cependant, le son généralement amplifié des boîtes de nuit et des bars nécessitent un contrôle spécifique. Les techniques d’insonorisation des bars et des discothèques sont donc plus pointues que celles des autres bâtiments.
Comprendre l’insonorisation
En règle générale, plus le matériau de construction est épais et dense, plus la réduction du son est importante. C’est ce qu’on appelle : perte de transmission. Aussi, un grand mur de béton bloquera plus de bruit qu’un mince mur de plaques de plâtre. Cependant, les pertes de transmission dépendent également de la fréquence. Plus le niveau est élevé, plus il est facile à réduire. En effet, les composants de basses fréquences comme le son d’une guitare basse ou d’une batterie sont plus difficiles à isoler et à contrôler. Cela explique pourquoi on on entend beaucoup plus la basse et le son de la batterie lorsqu’on passe devant une salle de spectacle. Il est donc indispensable de prendre en compte ces éléments lors des travaux d’insonorisation d’un bar et d’une discothèque.
Faire des vagues
Les ondes sonores se propagent depuis leur origine jusqu’à ce qu’elles rencontrent une résistance (un mur) qui les absorbe ou les réfléchisse. Le son peut se résorber et se répandre facilement s’il manque d’énergie ou si l’espace et suffisamment vaste. Dans le cas contraire, les ondes traversent les murs et entraine un écho de l’autre côté, provoquant ainsi une nuisance sonore pour les autres. Pour pallier à cela, il est nécessaire d’absorber l’énergie sous forme d’onde avant qu’elle ne traverse le mur. Pour ce faire, il est nécessaire de provoquer une perte de transmission en faisant flotter la pièce. C’est une technique assez répandue dans les studios d’enregistrement où chaque salle doit être bien isolée. Flotter une pièce consiste à isoler ou à découpler les murs, le sol et le plafond de la fondation du bâtiment: c’est comme construire une pièce dans une pièce. Cependant, cette méthode est très coûteuse et difficilement réalisable dans les bars et les discothèques. Il est toutefois possible d’isoler uniquement les murs et les plafonds en utilisant cette méthode.
Ajout de masse et de densité
Pour empêcher le son d’entrer et de sortir d’une pièce, il est nécessaire d’ajouter plus de masse à l’intérieur. Les murs des bars et des discothèques exigent beaucoup de densité et de masse pour les empêcher de vibrer face à l’énergie sonore. Au tout début de la construction, il suffit de construire un mur épais avec un matériau dense tel que le béton pour obtenir une meilleure densité. Mais pour une pièce existante, des structures supplémentaires doivent être installées en utilisant des matériaux tels que le vinyle chargé en masse ou la mousse polyuréthane. Pour mesurer l’efficacité de l’insonorisation des matériaux, une métrique appelée Classe de transmission du son (STC) est utilisée. Les matériaux durs tels que le béton ont des STC plus élevés, tandis que les matériaux plus mous, tels que les isolants, en ont moins.
L’autre métrique utilisée est la perte de transmission du son ( Sound Transmission Loss – STL), ce qui, selon certains, est préférable, car elle mesure l’isolation en dB dans des bandes de fréquences spécifique. Par ailleurs, le STC n’utilise qu’un seul numéro pour l’ensemble du spectre de fréquences, ce qui peut être trompeur en termes de performances réelles.
L’amortissement
Comme pour l’ajout de masse, l’amortissement est une méthode d’insonorisation discotheque qui consiste à dissiper l’énergie cinétique des ondes sonores en la convertissant en chaleur. En intercalant une mousse de polyuréthane entre deux panneaux rigides, tels que des cloisons sèches, du contreplaqué ou des panneaux de fibres à densité moyenne (MDF), on peut facilement isoler une surface, que ce soit le mur, le plafond, ou même le sol.
Le découplage
Lorsque deux structures d’une pièce sont en contact direct, les vibrations sonores de l’une peuvent être transférées à l’autre, ce qui peut amplifier l’écho. Le découplage consiste à bloquer le transfert du son en isolant les points de contact, généralement avec une sorte de caoutchouc dense et pliable. Le découplage peut également être réalisé en installant un plancher flottant grâce à des isolants en caoutchouc ou en construisant un double mur. Cela permet de laisser un espace d’air entrer dans les structures pour bloquer le son. Pour plus d’efficacité, il est possible d’installer un isolant dans l’espace vide. L’ajout des couches d’isolation en utilisant des canaux résilients et des clips sonores résilients pour créer un mur ou un plafond flottant peut également être efficace. En utilisant une combinaison de ces techniques, tout type de résonance qui se développe dans la pièce peut être contenu à sa source d’origine, et ne plus s’amplifier sur les surfaces environnantes. Ces méthodes peuvent être utilisées pour l’insonorisation d’un bar et d’une discothèque.