Agréable à boire, gazeuse et riche en fer, l’eau d’Orezza s’écoule du parc régionnal de Haute Corse
En Corse, dans la région de Castagniccia, l’eau d’Orezza prend sa source près de Rappagio, un petit village Corse de 21 habitants. Après avoir été recueillie par le San Petrone, l’eau s’infiltre dans le sol, et après plus de quinze ans d’un parcours sinueux, elle en ressort minéralisée et purifiée, avec une teneur en gaz carbonique qui la rend naturellement pétillante. Les romains déjà, l’utilisaient pour ses pouvoirs curatifs, et elle recevait la visite de personnages célèbres, comme Pascal Paoli, qui ne voulait pas se passer de ses vertus bienfaisantes. Pour vérifier sa réputaion, des médecins entreprirent de tester ses propriétés, et confirmèrent son intérêt dans la lutte contre l’anémie, grâce à sa richesse en fer.
Une eau thermale à la réputation internationale
Au 19e siècle, sa réputation s’étendait à l’échelle de l’Europe, et même de l’empire colonial de l’époque, avec de très nombreux curistes fréquentant assidument la station thermale. Grâce à son fer, son bicarbonate et ses autres minéraux, elle possède effectivement des propriétés curatives pour les cas d’anémie, également pour faciliter la digestion. Les visiteurs du centre thermal y séjournaient pour bénéficier des séances de massages, prendre des douches revigorantes et profiter d’une bonne cure d’eau d’Orezza afin d’améliorer leur santé. Les soldats des colonies pouvaient même en profiter, car on prenait soin de leur forme en les alimentant en eau d’Orezza. Elle fut consacrée en 1856 par un décret de Napoléon III, permettant son exploitation commerciale en lui donnant un statut d’intérêt public. Malgré un succès mérité, elle subit de plein fouet le déclin économique de la région, et elle disparu pratiquement en 1995 avec la fermeture de l’établissement.
Après une quasi disparition, l’eau d’Orezza est à nouveau en pleine forme
Cette situation ne pouvant être acceptée, un chef d’entreprise du pays à repris l’exploitation, lui a redonné vie grâce à une nouvelle unité d’embouteillage et l’a relancé. La nouvelle usine a été complétée par un laboratoire d’analyse et l’embauche d’une trentaine personnes a relancé l’activité de la région. Pour le respect des normes d’hygiène et de sécurité, il n’était plus possible de faire visiter l’usine. L’entrepreneur a construit une fontaine dans le style de l’ancien therme, qui permet aux visiteurs de gouter l’eau d’Orezza. L’eau d’Orezza a repris son statut emblématique de représentation de l’ile de beauté, et sa diffusion s’étend maintenant en Corse, en France, et également en Amérique, au Japon et dans de nombreux autres pays. De par ses qualités gustatives, l’eau d’Orezza à sa place dans les meilleurs restaurants français (Bocuse, Ducasse, Bach…) ainsi que dans les bons restaurants de la rive gauche à Paris. On trouve même maintenant une version non gézeifiée, permettant de satisfaire les clients qui n’aiment pas l’eau pétillante.
